La morale dans les affaires : un vœu pieux ?
Est-il illusoire de croire que le capitalisme puisse être éthique ? Les activités de commerce et plus largement tous types d’organisations, peuvent-elles se dispenser de la référence morale ? Pendant très longtemps on a pensé que oui, comme l’illustre l’expression communément employée « les affaires sont les affaires » ou son équivalent en anglais « business is business ». Le business n’avait donc rien à voir avec le monde des valeurs morales, c’est même ce qui, en quelque sorte, en constituait sa principale caractéristique.
Or aujourd’hui la donne a changé : les sociétés sont observées quant à la manière dont elles se comportent dans la société. Il n’est plus concevable que ces organisations vivent en vase clos, sans affirmer un certain nombre de valeurs. La société dans son ensemble exige d’elles l’établissement de principes pour leur demander ensuite des comptes, si jamais ils n’étaient pas respectés. Mais ne faudrait-il pas faire de cette démarche autre chose qu’un simple outil de régulation ? Une autre dimension mérite d’être considérée : l’éthique managériale se définit en opposition à une vision du management uniquement tournée vers le seul résultat. Elle permet d’étudier comment les valeurs se forment dans les organisations, d’adopter certains codes et d’en explorer aussi les limites, de remettre en cause les évidences, de répondre plus fondamentalement à la question du quoi et du pourquoi.