Drôle de thème que celui de l'économie souhaitable
Et pourtant, il me semble que cette réflexion proposée pour la 20ème édition des Entretiens de Valpré soit au contraire la bienvenue. D’abord, parce que ce rendez-vous annuel devrait être bloqué dans les agendas d’une année sur l’autre, voire remboursé par la sécurité sociale, tant il fait du bien aux entrepreneurs et aux personnes en responsabilités qui consacrent 1 journée et demie à la réflexion, à l’introspection, à la contemplation…bref au répit ! C’est un beau cadeau à s’offrir. Une pause obligatoire.
A l’heure de l’instantané et du « tout urgent », quelles sont nos aspirations, nos vœux, nos rêves, nos utopies pour l’économie, pour nos entreprises et pour notre société ?
En réfléchissant un peu à ce thème, je pense à une entreprise qui ne serait plus animée par la seule recherche du profit d’un modèle capitaliste qui a vécu (bien ou mal), ou d’une entreprise qui ne serait plus rythmée que par le bien-être des salariés et la « cool attitude » du modèle plus récent du cocktail baby-foot/sofa/post-it qui a fini par lasser (assez vite) les nouvelles générations et fait disparaitre la notion d’autorité.
En tant que ferment de la vie démocratique et citoyenne, l’entreprise est aussi une organisation humaine. On a bien traité depuis des décennies « le corps » et « l’esprit » d’entreprise. Ne devrait-on pas désormais développer la troisième dimension de l’entreprise, à savoir son âme ?
On pourrait imaginer une entreprise qui dépasserait l’économie sociale et solidaire mais aussi l’entreprise dite « à mission » pour se transformer en une « entreprise à impact ». Il me vient à souhaiter l’avènement d’un nouveau modèle d’entreprise qui aurait le bien commun et la réalisation d’actions concrètes d’intérêt général comme objectif et comme objet social. En quelque sorte, un affectio societatis partagé très largement.
Etienne Piquet-Gauthier
Directeur de la Fondation Saint-Irénée