L'économie souhaitable
Je vois pour ma part trois relations à réinventer pour en dessiner les contours.
Notre relation au temps d’abord
Retrouver le goût du temps long, plutôt que celui du buzz immédiat qui prévaut dans nos sociétés modernes. Le modèle du capitalisme familial est en cela particulièrement inspirant et vertueux ; un modèle qui croit à l’innovation, et plus encore au temps long plutôt qu’au diktat de la rentabilité immédiate, aux alliances compétitives plutôt qu’aux OPA.
Notre relation à la planète et à l’humain ensuite
Repenser notre rapport à la nature et à la place de l’humain dans nos entreprises. Oui, notre économie doit d’abord être respectueuse de notre planète ; mais elle doit également être au service de l’humain. L’économie souhaitable est à ce titre indissociable du bien-être de celui qui travaille au service de l’économie et qui y trouve un sens, qui se sent utile pour la communauté.
Notre relation aux distances enfin
Renouer avec la proximité et la subsidiarité. Les dernières crises traversées l’illustrent parfaitement : la globalisation sans limites de ces dernières années vient de se heurter au mur de la réalité en exposant au monde entier notre dépendance à des territoires et à des économies lointaines. Nous devons ainsi relocaliser, en Europe, un certain nombre d’activités stratégiques sous peine de nous exposer à des difficultés et à des crises dont nous ne pouvons même pas imaginer l’intensité et l’impact dans les années à venir.
Au fond, l’économie souhaitable, c’est faire le choix de la pérennité plutôt que de la rentabilité à court terme, le choix de la préservation de la planète et de l’humain plutôt que celui de la consommation à tous crins, et plus encore le choix de la proximité, de la subsidiarité plutôt que celui d’une mondialisation totalement débridée et sans règles.